«Chez nous, la tradition loin d'être perçue comme un poids ou un fardeau ancestral est un cadeau, un pilier de vie que grands et petits s’efforcent de se l'approprier et de le développer dans ses pratiques quotidiennes. Généralement mal vues, les personnes de 3ème âge principales défenseurs de ces vertus historiques déposent le tablier laissant la société orpheline de son identité.»
Sur ce, démarre mon histoire...
Mon nom est Fifamè,
Ce matin encore il nous faut marcher des kilomètres sur des kilomètres afin d'atteindre la rivière mère du village. L'ambiance de ce jour était particulière et sans précédent. Nos belles mélodies vocales accompagnées du son des bassines et plastiques bien rythmé des jeunes hommes nous font oublier la distance. Une fois à la rivière, les hommes nous aident à remplir les récipients. C'était de très beaux moments que nous passions. Nous travaillons au champ comme à la maison sans sentir le poids des tâches que nous exécutons. J'ai toujours vécu cette manière de faire propre à nos villages comme leurs identités. Ici au moins, la vie n'est pas sauve-qui-peut. On a toujours l'aide de quelqu'un quand on est dans le besoin. Les parents nous enseignent l'entraide, la fraternité, le pardon, le respect, le travail, la foi ...
Un jour, je suis revenue du marché; d'habitude Alfred, mon petit frère, venait m'embrasser. Ce qui n'est pas le cas ce jour-là. Je l'ai demandé à une de nos belles mères qui me faisait comprendre qu'il est parti au marigot. Mon cœur fit un battement accéléré, car je n'arrive pas à comprendre comment on peut laisser un enfant d'à peine 10 ans aller seul chercher de l'eau à des milliers de kilomètres.
Aussitôt, je me suis mise sur le chemin pour aller le chercher. À peine arrivé, j’aperçus mon petit frère qui voulant mettre la bassine sur la tête s'est glissé et s'est retrouvé dans la rivière. Avant d'arriver à son secours, le courant d'eau l'a déjà emporté très loin. Que faire ?
Courir appeler un secours sachant bien que l'eau ne m'attendrait pas, ou me jeter dans l'eau dans l'espoir de secourir mon frère ?
Voilà que je ne sais pas nager, que faire ? (...)
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La suite c’est dans le prochain numéro PARTIE II
~Bonne lecture~
